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classe ce1B

Clement aplati texte

Rédigé par classece1

CHAPITRE 1

Le petit déjeuner était prêt.

-Je vais réveiller les garçons, dit Mme Lamb à son mari Georges.

A ce moment-là, Arthur, le benjamin, les appela de la chambre qu'il partageait avec son frère Clément.

« -Eh, venez voir ! Quel foin ! »

M. et Mme Lamb attachaient beaucoup d'importance à la politesse et au beau langage.

« -Le foin, c'est pour les chevaux, dit M. Lamb en entrant dans la chambre. Mets-toi bien ça dans la tête.

-Excusez-moi, dit Arthur. Mais regardez ! »

Il montra du doigt le lit de Clément. Sur ce lit gisait l'énorme tableau d'affichage que M. Lamb avait offert aux garçons à Noël, pour qu'ils y épinglent des dessins, des messages et des cartes de géographie. Il était tombé sur Clément pendant la nuit. Mais Clément n'était pas blessé. Et si son frère ne l'avait pas réveillé par ses cris, il aurait continué à dormir.

« -Que se passe-t-il ? demanda-t-il avec entrain, sous l'énorme tableau. »

M. et Mme Lamb se précipitèrent pour le dégager.

« -Ciel ! s'écria Mme Lamb.

-Mon Dieu ! s'exclama Arthur. Clément est aplati !

-Comme une crêpe, ajouta M. Lamb. C'est la chose la plus extraordinaire que j'aie jamais vue.

-Prenons notre petit déjeuner, dit Mme Lamb. Puis j'amènerai Clément chez le docteur Dan et nous verrons ce qu'il dira. »

 

Chapitre 2

 

Au cours de l'examen, le docteur Dan demanda à Clément:

« -Comment te sens-tu ? As-tu très mal ?

-Après m'être levé, j'ai senti comme des chatouilles pendant un moment, répondit Clément. Mais maintenant, je me sens très bien.

-Parfait, cela se passe ainsi dans la plupart de ces cas, dit le

docteur Dan. »

L'examen terminé, il déclara :

« -Dire que nous, les médecins, nous avons tant d'années

d'études et d’expérience. Et nous nous étonnons parfois de

constater que nous savons si peu ... »

Mme Lamb fit remarquer que les habits de Clément devraient être refaits par un tailleur.

Le docteur Dan demanda à son infirmière de prendre les

mesures de Clément et Mme Lamb les nota.

Clément avait 1,22 m de haut, 31 cm de large et 1 cm

d'épaisseur.

Quand Clément prit l'habitude de sa nouvelle forme, il y trouva du plaisir. Il pouvait entrer dans les pièces, en sortir, même quand elles étaient fermées, en se glissant simplement sous les portes.

M. et Mme Lamb disaient que c'était ridicule, mais ils étaient fiers de lui.

Jaloux, Arthur essaya de se glisser sous une porte, mais il ne fit que se cogner la tête.

 

Clément Aplati 3

 

« -Etre aplati peut aussi être utile, » pensait Clément.

Un après-midi,  la bague préférée de sa mère tomba sur le trottoir et roula entre les barreaux de la grille d'une bouche d'aération.

Clément noua l'extrémité d’un très long lacet à sa ceinture et donna l'autre à sa mère.

Elle le fit passer entre les barreaux de la grille, le descendit, le monta, le promena à gauche, à droite.

Deux policiers qui s'approchaient regardèrent avec stupeur

Mme Lamb.

-« Que se passe-t-il, madame ? demanda le premier policier.

Votre yo-yo est-il coincé ?

-Je ne joue pas au yo-yo, répliqua sèchement Mme Lamb.

Mon fils est à l’autre bout de ce lacet.

-Laisse la dire, Harry, dit le deuxième policier. La pauvre femme est complètement toquée. »

A ce moment-là, on entendit Clément crier « Youpi ! » dans la bouche d'aération. Mme Lamb le remonta et il avait

retrouvé la bague.

« -Bravo, Clément ! » dit-elle.

Puis elle se retourna vers les policiers, furieuse.

« Vous voyez si je suis toquée ! s’écria-t-elle.

-Oh, pardon, madame, dirent-ils. Nous avions jugé trop vite.

-Les gens devraient tourner sept fois leur langue dans leur

bouche avant de faire des remarques désagréables, dit Mme

Lamb. »

 

Clément Aplati n°4

 

Un jour, Clément reçut une lettre de son ami Thomas qui était en Californie. Le lendemain, c'étaient les vacances et Clément était invité chez Thomas.

« Oh là là !s'écria Clément.Comme j’aimerais y aller ! »

Son père soupira.

« Un billet de train ou d'avion pour la Californie sont bien chers, dit-il. Il faut que je trouve un moyen plus économique de te faire voyager. »

Ce soir-là, quand M. Lamb revint de son bureau, il portait une énorme enveloppe marron.

« Et maintenant, Clément, dit-il, voyons si tu peux y entrer. »

L'enveloppe convenait très bien à Clément.

Et Mme Lamb découvrit même qu'il y avait encore de la place pour un sandwich oeufs-salade, ainsi que pour un étui à cigarettes plat qu'elle remplit de lait.

Les parents décidèrent de l'envoyer par courrier aérien.

Aussi durent-ils mettre un grand nombre de timbres sur

l'enveloppe. Mais c'était beaucoup moins cher qu'un billet de train ou d'avion pour la Californie.

 

Clément Aplati n°5

 

Le lendemain, M. et Mme Lamb glissèrent Clément dans son enveloppe avec le sandwich oeufs-salade, et l'étui à cigarettes rempli de lait. Ils jetèrent la lettre dans la boîte, au coin de la rue.

 

Mme Lamb était inquiète parce que Clément n'avait jamais

voyagé seul auparavant. Elle frappa quelques coups contre la

boîte.

« Tu m'entends, mon petit ? appela-t-elle. Tu vas bien ? »

Et la voix de Clément répondit:

«Je vais très bien.Puis-je manger mon sandwich maintenant ? »

« Attends une heure, répondit Mme Lamb.»

Clément s'amusa bien en Californie. À la fin de son séjour, les Jeffrey le renvoyèrent dans une belle enveloppe blanche qu'ils avaient fabriquée eux-mêmes. Elle avait des rayures rouges et bleues, parce que c'était un courrier par avion, et Thomas avait marqué dessus en grosses lettres: «OBJET DE VALEUR», «FRAGILE», « HAUT» et « BAS ».

 

Clément aplati 6

 

Un jour, Clément et Arthur se trouvaient dans un parc. De nombreux garçons faisaient voler de grands et magnifiques cerfs-volants de toutes les couleurs de l'arc-en-ciel.

Arthur soupira :

« Un jour, j'aurai un grand cerf-volant, je gagnerai un concours et je deviendrai célèbre. »

Clément alla trouver un garçon et lui emprunta une grosse bobine de ficelle.

 

« Fais-moi voler, Arthur, dit-il. Allez, vas-y. »

 

Il s'attacha à une ficelle et donna la bobine à Arthur. Il courut gaiement sur l'herbe, puis s'envola. Haut, haut, très haut ! Clément était devenu un cerf-volant !

 

Au bout d'un moment, Arthur se fatigua de courir çà et là avec sa bobine de ficelle. Malgré tout, Clément continuait à parader.

Arthur coinça la bobine dans la fourche d'un arbre et l'abandonna. Le vent emmêla la ficelle autour de l'arbre, et Clément se retrouva coincé dans les branches.

Un quart d'heure plus tard, Arthur l'entendit crier et grimpa à l'arbre pour le délivrer.

Ce soir-là, Clément n'adressa pas la parole à son frère (pourtant, Arthur s'était excusé) et, avant de se coucher, il était toujours furieux.

 

Clément Aplati n°7

 

Plus tard, dans la nuit, Arthur fut réveillé par un bruit de pleurs.

« S'il te plaît,  Clément, s'il te plaît, dis-moi ce qui ne va pas.

- En fait, dit Clément. Je ne suis plus heureux du tout. Je suis fatigué d'être aplati. Je voudrais avoir une forme normale, comme tout le monde. Mais je resterai toujours aplati. Ça me rend malade. »

 

Arthur eut une idée. Il courut vers la caisse à jouets. Il se mit à farfouiller à l'intérieur. Il trouva ce qu'il voulait, une vieille pompe à vélo.

« D'accord, dit Clément. J’ai compris. Mais vas-y doucement. »

Il mit dans sa bouche le tube de caoutchouc de la pompe à vélo et serra bien les lèvres pour ne pas laisser l'air s'échapper.

« J'irai lentement, dit Arthur. Si ça te fait mal ou si quelque

chose ne va pas, agite la main. »

Il se mit à pomper. Puis soudain, le buste, les bras et la tête de Clément se mirent à gonfler.

Un peu plus tard, il était regonflé de partout comme s'il n'avait jamais été aplati de sa vie !

 

 

 

 

Clément aplati n°8

 

Les deux frères se serraient la main quand M. Lamb entra

dans la chambre, suivi de sa femme.

 

« On vous entend depuis un moment ! dit M. Lamb. Alors, vous êtes debout et vous parlez alors que vous devriez être endormis depuis longtemps ? Quelle ...

 

-Georges ! s'écria Mme Lamb. Clément n'est plus aplati !

 

-Tu as raison ! dit M. Lamb en remarquant la chose. Je suis

ravi pour toi, Clément.

 

-C'est grâce à moi ! dit Arthur. J'ai soufflé de l'air avec la

pompe à vélo ! »

 

Tout le monde était terriblement heureux et excité, bien sûr.

Mme Lamb prépara du chocolat chaud pour fêter l’événement et on but à la santé d'Arthur qui s'était montré si malin.

Quand la petite fête fut terminée, M. et Mme Lamb remirent les garçons au lit, les embrassèrent et éteignirent la lumière.

La journée avait été longue et épuisante.

Bientôt, toute la maisonnée fut endormie.

 

FIN

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